OpenAI vient de dévoiler ChatGPT Atlas, son tout nouveau navigateur web intégrant directement son célèbre chatbot. Avec Atlas, OpenAI réunit deux outils en un seul : un navigateur web et un assistant conversationnel. Le résultat ? Un compagnon d’écran qui ne se contente plus de vous aider dans une fenêtre dédiée, mais vous suit partout sur le Web.
Là où Chrome, Edge ou Safari se limitent à afficher vos pages, ChatGPT Atlas s’invite dans votre navigation. Il analyse le contexte du site que vous consultez, répond à vos questions sans que vous ayez à changer d’onglet, et peut même interagir avec la page à votre place.
Les fonctionnalités
Le navigateur repose sur trois fonctionnalités qui le distinguent des outils classiques :
L’intégration totale
Sur n’importe quel site, un bouton “Ask ChatGPT” permet de l’invoquer instantanément. Le chatbot peut résumer une page d’article, reformuler un texte, ou vous aider à remplir un formulaire sans que vous quittiez votre navigation.
La mémoire personnalisée
Atlas se souvient de vous. Plus vous l’utilisez, plus il adapte ses réponses à vos préférences. Il retient votre style, vos sujets d’intérêt, vos recherches passées… Bref, il apprend à “penser” comme vous. Une fonctionnalité aussi pratique qu’inquiétante, selon la quantité d’informations réellement stockées par OpenAI.
Le mode Agent
Atlas peut littéralement prendre le contrôle de la page : cliquer, sélectionner, remplir des champs, ou même ajouter des produits dans un panier.
Lors de la démonstration d’OpenAI, l’agent a mis moins de deux minutes à choisir des ingrédients pour une recette et à les ajouter au panier, avant de demander à l’utilisateur de confirmer l’achat.
Un assistant efficace, donc. Mais aussi un outil qui agit à votre place, parfois un peu trop.
Contrairement à beaucoup de produits d’IA lancés d’abord aux États-Unis, ChatGPT Atlas est disponible partout dans le monde dès sa sortie. Bonne nouvelle, donc… à une exception près : il est réservé aux utilisateurs macOS.
Les versions Windows, iOS et Android sont annoncées “dès que possible”.
Le navigateur est gratuit, mais certaines fonctionnalités, comme le mode Agent, nécessitent un abonnement ChatGPT Plus ou Pro.
Le revers de la médaille : vos données de navigation
Si Atlas est gratuit, c’est qu’il se paie autrement. Et selon la formule bien connue : si c’est gratuit, c’est vous le produit.
Le navigateur d’OpenAI pourrait collecter une quantité considérable de données : votre historique de navigation, vos interactions avec les sites, vos préférences et même vos conversations avec ChatGPT.
De quoi nourrir encore davantage les modèles de l’entreprise… ou, affiner son écosystème d’IA.
Le RGPD et l’IA Act dans tout ça ?
Sur le papier, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) impose un cadre clair :
OpenAI devra informer les utilisateurs de la finalité de la collecte, obtenir leur consentement explicite pour toute donnée non essentielle, et garantir des droits d’accès, de rectification et de suppression.
Mais dans la pratique, difficile de savoir ce qu’Atlas enregistre vraiment et où ces données sont stockées. La transparence sur le fonctionnement du mode mémoire et du mode Agent sera déterminante pour la conformité.
Et ce n’est pas tout : OpenAI devra aussi composer avec le règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA Act).
Ce texte encadre les systèmes d’IA selon leur niveau de risque et impose des obligations fortes en matière de sécurité, de transparence et de supervision humaine.
A retenir
ChatGPT Atlas marque une étape majeure dans la course à l’IA intégrée.
Un navigateur capable de lire, comprendre et agir à votre place : une révolution pour certains, une menace pour la vie privée pour d’autres.
Avant de l’adopter, mieux vaut garder un œil sur vos données et un doigt sur le bouton “Paramètres de confidentialité”.
Parce qu’à force de tout déléguer à l’intelligence artificielle, on risque de ne plus vraiment savoir qui tient la souris.
