InCyber : le forum international de la cybersécurité
Du 26 au 28 mars 2024, Lille Grand Palais a été le théâtre d’un événement phare dans le domaine de la cybersécurité : la 16ème édition du Forum InCyber. Cette rencontre internationale qui a rassemblé pas moins de 20 000 visiteurs et 650 partenaires, a offert une plateforme unique pour explorer les défis et les opportunités liés à la protection des systèmes d’information à l’ère numérique.
À noter que cet événement se poursuivra ensuite à Montréal du 29 au 30 octobre, témoignant ainsi son caractère véritablement international.
L’une des caractéristiques marquantes de ce salon a été son engagement à réunir l’ensemble de l’écosystème de la sécurité informatique en Europe, mettant en évidence l’importance de la collaboration transfrontalière dans la lutte contre les cybermenaces.
Cette année, la problématique de l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans la cybersécurité était au centre des discussions :
L’IA est-elle un allié précieux ou le redoutable loup dans la bergerie numérique ?
Pour le Général Marc Watin-Augouard, fondateur du forum InCyber, l’IA oscille entre dystopie et techno-béatitude, soulevant des enjeux éthiques et pratiques majeurs pour l’avenir de la sécurité informatique.
A ce sujet, la CNIL a notamment abordé, lors du sommet d’ouverture, les enjeux de régulation de l’IA. Elle a souligné le rôle crucial de l’Europe dans ce domaine, en affirmant que l’autorité de contrôle française jouerait un rôle central dans la régulation de cette technologie émergente.
L’humain au cœur de la protection des systèmes d’information
Les institutions clés de la protection des données telles que la CNIL, l’ANSSI ou l’AFCDP présentes lors de cette rencontre ont toutes partagé un objectif commun : remettre l’humain au centre de la sécurité informatique. Constatant que de nombreuses solutions cherchaient à contourner le rôle humain dans la protection des systèmes d’information, ces acteurs ont souligné l’importance de la formation, de la sensibilisation et de la vigilance pour contrer les cybermenaces.
ACTECIL partage également cette vision, elle a d’ailleurs souligné que l’investissement exclusif dans les solutions techniques de cybersécurité pourrait être contreproductif. Le rapport “Violations de données personnelles : 5 ans de RGPD”, édité par la CNIL, révèle que 20% des violations de données sont dues à des erreurs humaines et 55% à des actes malveillants externes sont souvent perpétrés à l’encontre d’individus.
Une approche collaborative nécessaire entre les équipes IT et juridique
Une autre observation importante a été la corrélation étroite entre le domaine juridique et technique de la cybersécurité. Face aux violations de données, les deux équipes IT et juridiques, sont devenues la solution pour réduire les incidents et assurer une protection des données optimale.
Cette collaboration reste une combinaison gagnante pour la sécurité des systèmes informatique, comme l’avait déjà évoquée le Directeur de l’ANSSI lors de la 18ème Université des DPO organisée par l’AFCDP.
Le RGPD, un pilier contre les cyberattaques
La CNIL a souligné le rôle préventif majeur du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) contre les risques cybernétiques, imposant des mesures techniques et organisationnelles strictes. Ce règlement, bien que juridique, emprunte de nombreuses notions à la sphère de la cybersécurité, permet l’interconnexion entre le droit et la technologie dans ce domaine.
Le Forum InCyber peut être salué comme une occasion enrichissante de consolider les réflexions sur le rôle primordial de l’humain dans l’équation de la cybersécurité. Une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes est nécessaire pour faire face aux défis croissants des cybermenaces dans un monde numérique en constante évolution.