Minute RGPD : L’usage de l’IA dans le secteur de la santé, l’équilibre est-il possible ?

Minute RGPD : L’usage de l’IA dans le secteur de la santé, l’équilibre est-il possible ?
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L’intelligence artificielle (IA) est au cœur des débats publics, notamment en raison de son immense potentiel de transformation.  

Ces dernières années, des avancées notables comme le traitement du langage naturel, l’apprentissage automatique ou l’imagerie médicale assistée par IA ont souligné l’urgence de réguler ces technologies afin d’éviter tout dérapage. En réponse à ces enjeux, l’Union européenne a proposé en avril 2021 le règlement « AI Act« , un cadre juridique ambitieux visant à encadrer l’utilisation de l’IA tout en protégeant les droits fondamentaux, notamment la confidentialité des données.  

Ce règlement est entré en vigueur en 2024, après son approbation finale.


Un impact significatif dans le domaine de la santé 

L’intelligence artificielle révolutionne le secteur de la santé en améliorant l’efficacité des soins et en optimisant les pratiques médicales. Grâce à ses capacités d’analyse de données à grande échelle, l’IA permet de diagnostiquer plus rapidement et précisément diverses pathologies. Elle aide aussi à personnaliser les traitements en fonction des spécificités de chaque patient, ouvrant la voie à une médecine plus ciblée et efficace.  

L’IA peut également prendre en charge certaines tâches administratives et répétitives, libérant ainsi du temps précieux pour les professionnels de santé, qui peuvent se concentrer sur des tâches à forte dimension humaine, comme l’accompagnement et le suivi des patients. 


 

L’IA : une solution face aux déserts médicaux 

Face à l’augmentation des déserts médicaux, l’IA apparaît comme une solution prometteuse pour pallier le manque de médecins dans les zones rurales et isolées. En facilitant l’accès à la télémédecine, les patients pourront bénéficier de consultations à distance, sans avoir à se déplacer, même pour des diagnostics complexes. Des outils comme les chatbots médicaux ou les systèmes d’assistance virtuelle peuvent répondre à des questions de santé courantes ou aider à orienter les patients vers les soins appropriés.  

En combinant la puissance de l’IA avec des infrastructures de télésanté, il devient possible de fournir des soins de qualité dans les zones sous-dotées en personnel médical, contribuant ainsi à réduire les inégalités d’accès aux soins. 


L’équilibre entre innovation et protection des données 

L’IA, lorsqu’elle est bien maîtrisée, pourrait analyser et traiter des volumes de données massifs, offrant ainsi aux professionnels de santé plus de temps pour se concentrer davantage sur l’accompagnement des patients et d’affiner leurs expertises. Cependant, pour exploiter pleinement ces données, certaines conditions doivent être respectées : 


  • Standardisation et interopérabilité : Les données doivent être standardisées et interopérables pour garantir leur intégration fluide dans les systèmes de santé, facilitant ainsi leur partage entre différentes entités médicales. 
  • Eviter les biais : Il est primordial de veiller à ce que les données ne génèrent pas de biais, afin que les résultats produits par les algorithmes n’amplifient pas les inégalités ou discriminations. 
  • Protection de la vie privée : La protection de la vie privée reste une priorité. Comme le souligne la CNIL, le respect des données personnelles doit être un impératif permanent, même dans un contexte d’innovation. 


Pour être utilisées dans des algorithmes d’IA, les données de santé doivent être anonymisées ou minimisées, conformément aux exigences du RGPD. Cela implique des procédures rigoureuses de collecte, et l’application des principes d’anonymisation ou de pseudonymisation. 

Le principe de « Privacy by design« , inscrit dans l’article 25 du RGPD, exige que la protection des données soit intégrée dès la conception des systèmes, et non seulement au moment de leur utilisation. De plus, le principe de minimisation impose que seules les données strictement nécessaires soient collectées et traitées. 


Valérie Peugeot, commissaire à la CNIL en charge des données de santé, affirme : « Même si certains textes pourraient laisser penser à une contradiction entre IA et protection des données personnelles, à la CNIL, nous sommes persuadés du contraire. »  


Cette déclaration souligne qu’un équilibre est possible entre l’innovation technologique et la protection des données personnelles, deux enjeux essentiels pour l’avenir de la santé connectée. 

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